Ces élections sont le résultat de la table ronde (négociation entre le pouvoir communiste et Solidarnosc), il ne faut pas l'oublier. La situation géopolitique de la Pologne n'a pas changé, comme ceux qui disposent des instruments de la force n'ont pas changé. Le prix que va devoir payer Solidarnosc pour la confiance qui lui a été accordée, c'est son travail et sa responsabilité. Nos électeurs veulent un chemin évolutif pour passer du communisme totalitaire vers la démocratie parlementaire, de l'économie planifiée chaotique et absurde vers la loi du marché, d'une société d'esclavage vers la société civile. Sur ce chemin vers la démocratie parlementaire, qui doit être chemin commun, il faut respecter les accords de la table ronde. Solidarnosc sera capable de le faire nous attendons autant du pouvoir. Je pense personnellement qu'il faut parler avec ce partenaire qui, au début de l'année, a choisi le chemin de la table ronde, de la négociation et non celui de la répression. [...] Nous allons leur expliquer que l'alternative à la table ronde, ce peut être Tbilissi (le 9 avril, a eu lieu une violente répression d'une manifestation antisoviétique en Géorgie) ou Pékin, et cela nous voulons l'éviter. La Pologne n'a pas les moyens de s'offrir une guerre civile.

Les méthodes de la guerre froide, de confrontation, ont échoué en termes stratégiques. Nous l'avons admis. Je ne veux pas donner de leçons, ici, mais les populations ont leur mot à dire dans la conduite de la politique. Les problèmes écologiques, les problèmes de préservation des ressources naturelles et ceux liés aux conséquences négatives des progrès technologiques sont apparus. Par conséquent, ensemble URSS et Etats-Unis, nous allons à ce stade, tout mettre en oeuvre pour modifier radicalement nos anciennes manières de faire. Nous avons commencé à initier cette démarche dans nos rapports avec l'administration Reagan. Et elle se poursuit aujourd'hui de manière satisfaisante. Voyez comme la confiance règne entre nous.

Un grand regroupement des forces est en train de s'opérer dans le monde. Il est clair que nous sommes passés d'un monde bipolaire à un monde multipolaire. Que cela nous plaise ou non, nous avons désormais à traiter avec une économie européenne unifiée et intégrée. Que nous le voulions ou non, le Japon reste un acteur central dans la politique mondiale. Un jour, vous et moi discuterons au sujet de la Chine. C'est une évidence capitale: ni vous ni moi ne pouvons jouer l'un contre l'autre.

Le Conseil européen réuni à Strasbourg les 7 et 8 décembre, s'est consacré à 4 questions: les étapes nécessaires pour parvenir à un marché unique en 1992; les progrès dans l'union économique et monétaire; la charte sociale; et les façons dont la Communauté européenne peut soutenir concrètement la démocratie et les réformes économiques en Europe de l'Est. Les chefs et les gouvernements et les ministres des Affaires étrangères ont également parlé d'un grand nombre de questions de politique internationale.

Nous avons souligné l'importance de maintenir la sécurité et la stabilité en Europe face aux énormes changements qui sont en train de se dérouler.